Suite à la projection du film vivre avec les loups au MIKADO, les Sentinelles de notre collège ont pu échanger en « visio » avec Jean Michel BERTRAND le réalisateur de « Vivre avec les loups » sur son mode de vie. Celui-ci passe environ deux semaines par mois dans sa vallée où se situe son petit refuge éloigné de tout pour espérer voir les loups mais il ne cherche pas pour autant à vivre en ermite. Il a besoin de ses copains et de la nature.
Après sa passion pour les aigles, qu’il avait depuis le collège et pour lesquels il a réalisé un documentaire, les loups commençaient à revenir en 1992 dans le Mercantour par l’Italie et cela luia donné l’envie de mieux les connaître.
Il a mis presque un an pour voir son premier loup et encore presque un an pour voir son second. Il ne les voit que deux à trois fois par an malgré tout le temps passé dans la nature. Le loup reste un animal farouche. En revanche, ses caméras automatiques disséminées dans la nature en filment souvent.
Il ne se déplace pas aux mêmes heures que les loups pour ne pas les surprendre et leur faire peur, a fait « pipi « partout pour que les loups connaissent sa présence toujours aux mêmes endroits, sur les mêmes cailloux…cela devient une enquête policière passionnante…Grâce à leur super odorat, quelques loups plus curieux viennent vers son habitation et lui jettent un coup d’œil car il est inutile de se cacher.
Jean-Michel pensait que la vallée avait son nombre maximal de meutes soit six mais depuis, une nouvelle s’est installée à côté du village. Comme ils occupent bien le territoire, les loups se reproduisent moins. Ils s’autorégulent. Ce qui rend encore plus problématique l’abattage de loups car ils ne se reproduiront plus pour remplacer les loups tués et les jeunes prédateurs sont plus susceptibles de s’en prendre aux troupeaux de brebis étant moins expérimentés pour la chasse. Le loup nous apprend à comprendre notre rapport à la nature
Il ne se dit pas scientifique, il se veut naturaliste de terrain et offre ses observations aux scientifiques et aussi aux politiques. Son film fut présenté à l’Assemblée Nationale et au parlement européen pour montrer que les loups ne doivent pas être déclassés par pression politiques ou certains agriculteurs. Cela le choque qu’aujourd’hui une publication Facebook a autant de pouvoir qu’une publication scientifique.
En observant les loups, Jean-Michel Bertrand a en projet un prochain film. Celui-ci parlera de la chaîne alimentaire et des équilibres subtils dans la nature et avec les humains.
Pour lui, un film ne va pas changer le monde mais peut contribuer à faire évoluer certaines mentalités. Il a la fougue de la jeunesse passionnée et émerveillée mais la sagesse de l’âge qui a compris que l’on ne va pas changer le monde facilement. Si l’on peut convaincre 100 personnes sur 1 000, ce sera déjà très beau…